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Louis XVI pendule a la Geoffrin


Column Furniture and works of art

Le temps qui passe est depuis des millénaires une préoccupation de l’homme. La maîtrise de l’horlogerie a donné lieu à l’élaboration de véritables œuvres d’art pour abriter les mouvements plus ou moins complexes des pendules et cartels élaborés par les plus grands artisans de chaque époque.

De toutes ces merveilles qui nous sont parvenues attardons-nous sur la pendule à la Geoffrin.

Avant de décrire notre pendule, il est important de distinguer la pendule qui se pose sur un meuble ou une cheminée, du cartel qui est suspendu au mur.

La pendule à la Geoffrin est en bronze ciselé doré et patiné.
Sur une base rectangulaire repose une femme, en bronze patiné, assise sur un socle lisant un livre. Elle porte une draperie antique et est coiffée en chignon avec une raie centrale. De son bras gauche, elle prend appui sur le cadran de notre pendule qui est surmonté de deux branches de chêne nouées et présente à sa base des consoles feuillagées.
La figure féminine ici représentée symbolise « l’Emploi du Temps » qui est le second nom sous lequel ce modèle de pendule est répertorié.

L’origine de ce modèle de pendule nous est fournie par l’étude des carnets de Madame Geoffrin.

Ainsi, on peut y relever plusieurs mentions de notre pendule :
-« Ma pendule de Guyard : elle m’est revenue à 3.000 livres par ce que j’en ai fait faire le modèle ; elle est l’original. »
-« note sur une pendule de bronze patiné et doré, mouvement de Musson. »

L’inventaire, dressé le 15 octobre 1777 suite au décès de Madame Geoffrin, décrit dans sa chambre :
-« une pendule faite à Paris par Musson, à cadran d’email, dans un contour de fonte, posée sur un socle aussi de fonte, avec une figure de femme tenant un livre, le tout de fonte, représentant l’Emploi du Temps.»




Pendule à la Geoffrin, mouvement signé Musson, offerte en 1768 par Madame Geoffrin à Denis Diderot, Musée Du Breuil de Saint Germain, Langres.

Par testament, Madame Geoffrin léguait à Monsieur Boutin la pendule de sa chambre :
-« représentant l’Emploi du Temps (…) l’original de toutes celles qui ont été faites sur ce modèle. »

Au regard de ces différents éléments, il est possible d’établir que :
-la pendule à l’Emploi du Temps a été créée pour Madame Geoffrin, ce qui explique le nom usuel de ce modèle.
-elle est l’œuvre d’un certain Guyard, le sculpteur Laurent Guiard.

Laurent Guiard (1723-1788), fut élève d’Edme Bouchardon et eut une brève notoriété en janvier 1754 pour une statue équestre de Louis XV. En septembre de la même année, il part se perfectionner à Rome avant de devenir premier sculpteur du duc de Parme.

Par conséquent, le modèle de notre pendule a été réalisé entre janvier et septembre 1754.

Il est probable que le personnage féminin soit directement inspiré du portrait de Madame Geoffrin réalisé par le peintre Jean-Marc Nattier en 1738.




Jean-Marc Nattier,portrait de Madame Goeffrin, huile sur toile, 1738, Fuji Art Museum, Tokyo.

Il semble que la première réplique de notre pendule fut exécutée pour le Marquis de Marigny, frère de la marquise de Pompadour, en 1757. Il est intéressant de noter que Madame Geoffrin est intermédiaire dans la réalisation de cette seconde pendule. Le mouvement était l’œuvre de Musson comme pour la pendule de Madame Geoffrin.

En 1768 ou 1769, Madame Geoffrin en offrait une à son ami Diderot. Dans ses fameux « Regrets sur ma vieille robe de chambre », l’auteur de l’Encyclopédie fait un éloge de sa pendule à la Geoffrin au mouvement de Musson.

A partir de 1758, le livre journal du marchand mercier Lazare Duvaux nous mentionne plusieurs livraisons de pendules « à l’Emploi du Temps » dont une pour le duc de Bourgogne, ainé des petits fils du roi. Le mouvement de cette dernière était de l’horloger J Le Roy.

Malgré son aspect sévère caractéristique du goût à la grecque consécutif à la redécouverte des ruines d’Herculanum, la pendule à la Geoffrin connue un important succès et de nombreux exemplaires avec la figure féminine en bronze doré ou patiné, sont identifiables dans les inventaires du XVIIIème siècle tant en France que chez de grands collectionneurs européens.
Elle fut fréquemment associée à une plinthe en bois plaqué présentant une riche garniture de bronzes dorés néoclassiques souvent exécutée par les ébénistes Joseph Baumhauer et Balthazar Lieutaud.


Ainsi en 1754, Madame Geoffrin était l’instigatrice d’une pendule dont le succès dura trente ans et à laquelle elle donna son nom. Le modèle fut supplanté par la pendule dite « à l’étude et à la philosophie » établie par Louis-Simon Boizot en 1780. Les bronzes étaient l’œuvre de François Remond, les mouvements de Lépine, Robin puis Manière. Sa diffusion était assurée par le marchand mercier Dominique Daguerre.



Anicet Charles Gabriel Lemonnier, Lecture de la tragédie de Voltaire, l’Orphelin de la Chine, dans le salon de Madame Geoffrin en 1755, 1812, château de la Malmaison.

Madame Geoffrin (1699-1777) née Marie-Thérèse Rodet tenait un des principaux salons littéraires du siècle des Lumières. Elle recevait les auteurs les plus brillants de son temps, et en particulier l’équipe de l’Encyclopédie, Diderot, Voltaire, d’Alembert ainsi que de nombreuses personnalités des arts.

Cédric Henon
Expert en meubles et objets d'art des XVII, XVIII et XIXème siècles

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Pendule à la Geoffrin, base estampillée Jacques Dubois, mouvement signé Henri Voisin, circa 1768, vente Christie's Londres le 11 juin 1998, lot 86 vendue £5 750.